L'Espace Citoyen de l'Europe, le trait d'union manquant entre les institutions européennes et les citoyens.



Les réponses obtenues lors des trois consultations citoyennes sur l’avenir de l’Europe montrent qu’il existe un besoin essentiel aujourd’hui non encore assouvi. Il s’agit d’obtenir un dialogue permanent, horizontal et bienveillant entre les acteurs tout confondus de l’Eurométropole et ceux qui œuvrent au sein de « la galaxie européenne ». Parce que ce n’est que comme cela qu’on pourra faire progresser l’ère de la gouvernance participative en Europe.

A l’horizon de janvier 2021, l’Espace Citoyen de l’Europe est en vue. Nous posons les premières pierres d’un processus inédit en Europe. Comment, quoi, qu’est-ce ?

Les planètes sont maintenant alignées pour réussir le projet permanent réclamé par les citoyens-participants de la démarche entamée lors des trois consultations. L’Eurométropole a créé l’envie. Sa responsabilité est de répondre maintenant aux attentes. Le besoin de se reconnecter à la base est également fort du côté des instances européennes (cf. Conférence sur l’Avenir de l’Europe, Parlement européen, Comité européen des régions, Unité « Dialogues citoyens » de la Commission
européenne, ...).

Aujourd’hui et même si ça ne transparaît pas encore totalement dans la population, l’Europe ne ménage pas ses efforts pour (re)créer du lien de qualité durable vis-à-vis des Européen.ne.s.


Un Momentum citoyen expérimental permanent dans l’Eurométropole

On le voit : entre consultations et portails d’initiative citoyenne, les propositions de l’Europe ne remportent, à son échelle, qu’une adhésion citoyenne mitigée. Si elles ne sont pas méconnues de certains milieux citoyens organisés, elles continuent d’opposer une certaine forme d’indifférence – si ce n’est de méfiance. Il suffit de revenir aux ateliers citoyens, interviews d’influenceurs et aux sondages ‘micro-trottoir’ que l’Eurométropole a mis en place jusqu’ici pour se rappeler que, si on veut
voir des gens s’engager dans un contexte européen participatif, il y a lieu d’expliquer pourquoi ils sont consultés, en quoi leurs contributions auront un impact sur la décision publique et comment ils peuvent se sentir légitimes dans la prise de parole.

On y est. La méthodologie de l’Eurométropole basée sur la mobilisation de l’intelligence citoyenne collective a fait ressurgir un intérêt certain des participants pour l’Europe. Nous avons réussi le pari de faire naître une envie citoyenne de s’investir. Mais toujours à la même condition : rendre la promesse crédible, sinon la dynamique ne fonctionne pas.

La mission du futur Espace Citoyen de l’Europe qui se dessine est de tisser des liens durables entre l’UE et citoyens, retrouver la confiance et proposer un exemple de collaboration à reproduire partout ailleurs où plusieurs cultures se côtoient.

Jusqu’à janvier 2021, l’Eurométropole se donne quelques mois pour réunir les énergies d’un noyau dur de citoyens franco-belges volontaires. Leur objectif sera de co-construire les bases d’un espace de dialogue ouvert, alternatif, accessible, attentif, pédagogique, durable et participatif. Son ambition : permettre aux citoyen.ne.s de rentrer en interaction directe et régulièrement avec des personnes impliquées, de près ou de loin, dans les institutions européennes.

Il devient évident que les grands changements sociétaux qui nous secouent à une échelle plus vaste que celle d’une région ou d’un pays vont faire des citoyens les influenceurs de l’Europe de demain. On peut parler de l’air du temps favorable à la mise en place de mécanismes participatifs pour associer les citoyens à adhérer à un socle d’institutions et de valeurs européennes communes qu’il est impératif de dépoussiérer. Et cela n’est certes pas incompatible avec le système de la démocratie représentative. Au contraire, ils sont là pour redonner vigueur à un système démocratique fatigué et renforcer un sentiment d’appartenance européen qui fait tant défaut aujourd’hui.

Mais le tout est d’y mettre de l’envie, de l’énergie et des moyens humains. De faire preuve d’inventivité et d’y associer une grande dose de plaisir pour parvenir à fidéliser le grand public, celui qui est le plus éloigné de la compréhension de la gestion publique. C’est pour cela que l’entreprise de l’Espace Citoyen de l’Europe s’inscrit délibérément sous le signe de l’expérimentation. Il s’agit de se garder le droit à l’essai-erreur et d’agir sur le changement par la pensée « out of the box ». Et finalement, ... d’oser se laisser surprendre par ce qui va arriver.